Revue n°20

revue-20Format 18 x 25. 80 pages. Couverture souple. De nombreux documents inédits.

Une co-édition de l’Association des Chemins de Fer des Côtes-du-Nord et du Centre de Ressources et du Patrimoine Marc Le Bris

La ligne du chemin de fer départemental Plémy-Loudéac

Pour réaliser cette étude historique, Jacques Danais, professeur d’histoiregéographie à Pontivy, a mené ses recherches aux Archives départementales des Côtes d’Armor, dans les registres des délibérations des conseils municipaux des communes concernées, ainsi que dans la presse locale. Bien au-delà des quelques années d’exploitation de cette ligne, c’est au cœur du canton de Plouguenast et dans le Mené que l’auteur nous plonge de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.

Une première partie décrit la région concernée, sa population, ses activités économiques, et le contexte des moyens de transport utilisés avant l’arrivée du chemin de fer. Vient ensuite l’implication des personnalités politiques locales dans les dossiers ayant trait aux chemins de fer, des études préliminaires à la fermeture de la ligne.

C’est sur le développement de son agriculture que la région fonde tous ses espoirs. C’est également un objectif prioritaire des chemins de fer départementaux. Pour autant, la desserte du canton de Plouguenast n’est pas retenue dans le premier réseau déclaré d’utilité publique en 1900. Les discussions sur le second réseau, qui débutent quelques années plus tard, redonnent un nouvel espoir à cette région. L’attente est à la hauteur de la déception ressentie au moment du choix du tracé de Moncontour-Collinée, et c’est d’ailleurs comme une compensation qu’est proposée la ligne Plémy-Loudéac via Langast, Plouguenast et La Motte.

L’équité est une chose, mais l’économie locale nécessite-telle réellement cette ligne, sachant que la ligne du réseau de l’Etat SaintBrieuc-Loudéac est parallèle à son parcours sur de nombreux kilomètres ? Un certain optimisme à se sujet règne au Conseil général. La ligne Plémy-Loudéac est donc finalement incluse dans le programme des lignes à construire dans le second réseau déclaré d’utilité publique en 1912. Comme souvent, le choix du tracé définitif fait l’objet de nombreuses discussions, chaque village souhaitant voir le train s’arrêter à sa porte, débats que l’auteur détaille pour chaque arrêt de la ligne.

La construction débute dès 1912, mais la guerre 1914-1918 interrompt tous les chantiers. Durant cette première période, la jonction des lignes du premier et du second réseau constitue une difficulté que les concessionnaires des deux réseaux doivent résoudre. Le rachat de l’ensemble du réseau par le département en 1921 et son exploitation en régie viennent simplifier une situation qui s’annonçait ubuesque.

Ce n’est d’ailleurs qu’en 1921 que reprennent les travaux de construction. Ils ne s’achèvent qu’en 1925, dans une conjoncture difficile pour les lignes départementales qui commencent à souffrir de l’avènement d’un nouveau concurrent : l’automobile. Le dimanche 29 mars 1925, la ligne Plémy-Loudéac est enfin inaugurée et l’optimisme des personnalités locales quant à son succès est sans borne.

Malgré la liaison avec le Réseau Breton à Loudéac, le trafic de la ligne reste modeste et loin des prévisions escomptées. Le trafic voyageurs est particulièrement faible, sauf en de rares occasions, à tel point que les autorails De Dion JM, surnommés « La Chouette » dans la région, vont assurer seuls ce trafic de 1926 à 1934. Les convois vapeur sont réservés aux marchandises. Ce trafic marchandises, loin d’être négligeable, ne peut cependant à lui seul assurer la rentabilité de la ligne. Dès 1934, le trafic voyageurs par voie ferrée est arrêté. L’apparition des camions, après les automobiles particulières et les autocars, va poursuivre la lente désaffection du rail au profit de la route. Le 1er janvier 1937, les lignes du Mené sont officiellement fermées. Le déferrement entre Plémy et Loudéac s’effectue l’année suivante, seulement 13 ans après l’ouverture de la ligne !

Ouverte tardivement, la ligne PlémyLoudéac n’a jamais bénéficié de la situation de monopole qu’ont connu les lignes du premier réseau. Son trafic ne s’est donc jamais développé face à un concurrent dont la technologie progressait rapidement, et surtout qui commença à bénéficier de chaussées goudronnées à partir de 1925. Pour autant, ce est resté bien ancré dans la mé- Petit Train moire locale comme partout ailleurs dans le département. Le CD qui accompagne le texte de Jacques Danais rappelle que le chemin de fer départemental a été un véritable acteur de l’histoire locale et que sa disparition a marqué la fin d’une époque à de nombreux points de vue.

Un CD audio de témoignages sur le Petit Train

Les membres du Centre Marc-Le-Bris ont recueilli des souvenirs de nombreux témoins, depuis la construction de la ligne jusqu’à sa fermeture en 1937.

Invitation à l’aventure autour du petit Train qui sifflait dans nos campagnes entre les deux guerres. Que de souvenirs ! Quelle belle époque !

Un parcours bucolique de Plémy (La Tantouille) à Loudéac… Les anecdotes s’égrènent tout au long de la ligne qui traverse Langast, Plouguenast, La Motte. Les enfants de l’époque, aujourd’hui nos ainés, nous content leurs premiers voyages, les jeux interdits sur la voie, dans la gare, la vie rythmée par le sifflet de la Chouette et le passage des trains de marchandises…

A la fin du CD, vous pourrez écouter un conte de Vassili Ollivro, à partir du témoignage de Joseph Hamon, sur la polémique autour du choix de l’emplacement de la gare à Saint-Théo.